23-25 janvier 2023 au Musée de l'Homme, à Paris
Thème 1 : Analyses invasives, micro-invasives et non-invasives des vestiges anthropobiologiques. Comment et pourquoi?
Communicante invitée : Alessia Nava (Institute of Geological Sciences, Polish Academy of Sciences, Cracovie, Pologne)
Les progrès techniques et scientifiques de ces 40 dernières années ont profondément bouleversé les champs disciplinaires de l’anthropologie biologique. Le développement des analyses biologiques sensu lato, et de l’anthropologie virtuelle, ont amené les anthropologues à modifier à la fois leurs approches théoriques sur les sujets qu’ils étudient, mais aussi leur « vision » des vestiges anthropobiologiques qui constituent leur premier support d'étude pour interpréter les sociétés et environnements du passé.
Ces développements méthodologiques vont de pair avec la mise en place de nouvelles pratiques, tout en influençant la préservation du patrimoine, sa valorisation, ainsi que sa mise à disposition pour étude aux chercheurs actuels mais également aux générations futures. Ces pratiques sont aussi dépendantes des politiques de conservation au niveau national et sont différentes d'un pays à l'autre, amenant parfois les chercheurs à un traitement différencié du matériel qui peut rendre les résultats scientifiques difficilement reproductibles et interprétables. Le dialogue entre chercheurs et conservateurs amène à confronter l'intérêt d'une problématique scientifique à la dégradation potentielle que ce type de méthodologie pourra engendrer. Néanmoins, les développements techniques rendent possible l'acquisition d'informations jusqu'alors inaccessibles, et à l'heure de la Science Ouverte, la simplicité du partage de ce type de données peut constituer une avancée considérable.
Cette session ouvre un espace de réflexion sur ces méthodes, leur utilisation à différents degrés d’impact sur les vestiges anthropobiologiques du terrain au laboratoire, sur leurs apports scientifiques parfois considérables par rapport aux méthodes traditionnelles, et sur leurs intérêts muséographique et patrimonial.
Comité Scientifique : Benoit Bertrand, Gwenaëlle Goude, Anne Le Maître, Aurélien Mounier
Thème 2 : Regards actuels sur les femmes dans les sociétés du passé : constructions sociales, perspectives bio-culturelles et lectures archéo-anthropologiques
Communicant invité : John E. Robb (University of Cambridge, Cambridge, Royaume-Uni)
Au cours du dernier demi-siècle, l’Anthropologie des populations du passé a bénéficié de l’apport des mouvements féministes et des études de genre, notamment à travers l’investissement dans la recherche de femmes qui ont contribué à rendre au Féminin une place dans l’Histoire des groupes humains. Récemment, l’émergence d’études archéologiques et bio-culturelles sur la place des femmes dans les sociétés anciennes a ouvert de nouvelles perspectives sur le rôle social structurant des rapports entre les sexes mais s’est aussi confrontée à de nouveaux préconçus théoriques et à diverses limites méthodologiques. A l’aune de ces travaux, le développement des approches archéo-anthropologiques contextuelles, de l’écologie comportementale, l’apport des sciences biomoléculaires ou de l’imagerie numérique ainsi que le recours aux comparatifs ethnographiques, permettent d’interroger la façon dont les groupes humains ont pu considérer les genres. L’étude des comportements alimentaires, celle des mobilités résidentielles, des liens de parenté, des activités physiques, des conditions sanitaires ou encore des pratiques funéraires et des représentations symboliques offrent des outils pour aborder les rapports hommes/femmes ainsi que l’expression des féminités/masculinités à travers divers aspects du fonctionnement des sociétés. Ces dimensions variées peuvent par exemple intégrer l’accès aux denrées, la répartition des charges quotidiennes, l’expérience du féminin de l’enfance à la vieillesse, les pratiques de parentalité, les stratégies de reproduction et structures de parenté ou encore les traitements funéraires ou symboliques. Analyser ces questions de façon dynamique permet aussi d’examiner l’interaction entre dimorphisme sexuel et structuration sociale, les coûts biologiques et les pressions sélectives issues de pratiques culturelles genrées. L’objectif de cette session est de dresser un bilan critique sur les recherches passées ou en cours, dans la pluralité des disciplines de l’Anthropologie, des contextes et des perspectives portant sur les femmes ou les féminités, leurs antagonistes ou complémentarités dans les sociétés anciennes.
Comité Scientifique : Camille de Becdelièvre, Cécile Buquet, Olivia Munoz, Aline Thomas, Sébastien Villotte
Thème 3 : Actualités de la recherche
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